21 Juin Odeurs, olfaction et bien-être
Les odeurs sont des sensations que nous percevons grâce à notre nez et plus spécifiquement notre odorat ou sens de l’olfaction. Pour sentir et identifier des odeurs, nous faisons appel à notre système olfactif directement connecté au cerveau ! Les odeurs ont des propriétés exceptionnelles , les connaissez-vous ?
Que sont exactement les « odeurs » ?
Il s’agit d’une une réponse chimique à une molécule odorante (ou plusieurs). Lorsqu’un composé odorant atteint notre 𝗻𝗲𝘇, il se lie à des 𝗿𝗲́𝗰𝗲𝗽𝘁𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗼𝗹𝗳𝗮𝗰𝘁𝗶𝗳𝘀 situés dans la muqueuse de notre nez, ce qui déclenche une série de réactions qui envoient un signal au 𝗰𝗲𝗿𝘃𝗲𝗮𝘂. Le cerveau traite ensuite ces signaux pour donner 𝘂𝗻𝗲 𝗽𝗲𝗿𝗰𝗲𝗽𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗹’𝗼𝗱𝗲𝘂𝗿.
Une odeur c’est donc une (ou des) molécule(s) chimique(s) qui possèdent des caractéristiques bien spécifiques. Une molécule odorante est transportée dans l’air 🌬pour arriver jusqu’à notre nez ! Ce qui signifie que les molécules odorantes sont suffisamment petites pour voyager, on dit qu’elles sont 𝘃𝗼𝗹𝗮𝘁𝗶𝗹𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝘀𝘂𝗳𝗳𝗶𝘀𝗮𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗵𝘆𝗱𝗿𝗼𝗽𝗵𝗶𝗹𝗲𝘀 pour pénétrer dans le mucus d’une cavité nasale.
Il existe des 𝗺𝗶𝗹𝗹𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗱𝗲 𝗺𝗼𝗹𝗲́𝗰𝘂𝗹𝗲𝘀 𝗼𝗱𝗼𝗿𝗮𝗻𝘁𝗲𝘀 𝗱𝗶𝗳𝗳𝗲́𝗿𝗲𝗻𝘁𝗲𝘀, chacune ayant une structure chimique unique qui lui donne son odeur particulière. Par exemple, le limonène est une molécule odorante présente dans les agrumes, qui donne une odeur fraîche et citronnée. L’allicine est une autre molécule odorante présente dans l’ail et les oignons, qui donne une odeur piquante et sulfureuse. Et qui peut oublier l’odeur distinctive du café frais moulu☕, qui est due à une molécule appelée 2-furfurylthiol?
𝐴𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑐ℎ𝑎𝑖𝑛𝑒 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑠𝑒𝑛𝑡𝑖𝑟𝑒𝑧 𝑢𝑛𝑒 𝑜𝑑𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑔𝑟𝑒́𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑜𝑢 𝑑𝑒́𝑠𝑎𝑔𝑟𝑒́𝑎𝑏𝑙𝑒, 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙𝑒𝑧-𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑒𝑛 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑟𝑒́𝑝𝑜𝑛𝑠𝑒 𝑐ℎ𝑖𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑒𝑥𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑑𝑒́𝑚𝑎𝑟𝑟𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑛𝑒𝑧 𝑒𝑡 𝑠𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑠𝑢𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑐𝑒𝑟𝑣𝑒𝑎𝑢 !
Comment identifions-nous une odeur ?
Notre nez peut distinguer des milliers d’odeurs différentes. Cela est rendu possible grâce à la présence de récepteurs olfactifs dans la muqueuse nasale. Ces récepteurs sont des cellules spécialisées capables de détecter les molécules odorantes qui flottent dans l’air.
Mais comment notre cerveau parvient-il à percevoir une odeur ? Pour comprendre, un peu de neuroanatomie est nécessaire. Les signaux électriques provenant des récepteurs olfactifs sont envoyés à une région du cerveau appelée le bulbe olfactif. Cette région traite les signaux et les transmet à d’autres parties du cerveau, notamment l’amygdale et l’hippocampe (émotions et souvenirs)
Comment identifie-t-on spécifiquement une odeur ?
La plupart des odeurs sont complexes, c’est-à-dire qu’elles sont composées de plusieurs molécules odorantes. Ainsi, une odeur est captée par différents types de récepteurs olfactifs.
L’être humain dispose d’environ 400 types de récepteurs olfactifs différents, qui vont s’activer de manière différente en fonction des molécules odorantes qu’il respire. Selon la combinaison de récepteurs activés, on arrive à identifier l’odeur. Pour imager, on peut faire le parallèle avec un accord musical sur un piano de 400 touches.
Chaque individu est différent face à une odeur, ce qui explique une grande variabilité en fonction de son vécu ou des cultures.
Comment mémorisons-nous des odeurs ?
Avez-vous déjà été transporté dans le temps et l’espace par une odeur familière ? Vous vous souvenez peut-être de l’odeur de la maison de votre grand-mère ou de l’odeur de l’herbe coupée pendant vos vacances d’été. Mais comment est-il possible que nous soyons capables de mémoriser ces odeurs et de les reconnaître des années plus tard ?
La réponse se trouve dans la façon dont notre cerveau traite les informations olfactives. Lorsque nous sentons une odeur pour la première fois, notre cerveau traite la molécule odorante et crée une « empreinte olfactive ». Cette empreinte est stockée dans notre mémoire à long terme, où elle peut être rappelée lorsque nous rencontrons à nouveau cette même odeur.
Mais comment est-ce que cela se passe ? Notre cerveau traite les informations olfactives dans une zone appelée le bulbe olfactif, qui est situé dans la partie inférieure du cerveau. Le bulbe olfactif est connecté à d’autres zones cérébrales, comme l’amygdale et l’hippocampe, qui sont impliquées dans le traitement des émotions et des souvenirs.
Lorsque nous sentons une odeur familière, l’empreinte olfactive stockée dans notre mémoire à long terme est activée, et cette information est envoyée à l’amygdale et à l’hippocampe. Ces zones cérébrales nous permettent de lier l’odeur à des souvenirs et des émotions, ce qui explique pourquoi les odeurs peuvent nous transporter instantanément dans le passé.
Mais les souvenirs olfactifs ne sont pas seulement liés à des expériences positives. En fait, les odeurs désagréables peuvent aussi être mémorisées de manière particulièrement efficace, car notre cerveau les considère comme une menace potentielle. Cela explique pourquoi une simple odeur peut déclencher une réponse de stress ou de peur.
En somme, notre capacité à mémoriser les odeurs est une merveilleuse fonctionnalité de notre cerveau, qui nous permet de conserver des souvenirs de manière profondément personnelle.
Pourquoi sentir est indispensable au bien -être ?
Depuis la pandémie de COVID 19, la perte de l’odorat ( Anosmie) ou des troubles liées à l’odorat (parosmie = mélange des odeurs) sont parfois présents encore 6 mois après la maladie.
En cause, l’inflammation du bulbe olfactif qui rompt la chaine d’identification des odeurs. Mais quelles peuvent être les conséquences de la perte de l’odorat au quotidien sur les personnes touchées ?
L’odorat est un sens primordial pour les humains et les animaux. D’un point de vue évolutif, c’est l’un des sens les plus anciens. L’olfaction permet d’identifier :
- la nourriture,
- les partenaires ,les congénères
- les prédateurs,
Sentir des odeurs procure aussi un plaisir hédonique : l’odeur des fleurs ou du parfum, les aliments dans notre assiette mais aussi des avertissements de danger. On peut citer par exemple des aliments gâtés, ou des dangers chimiques, la fumée par exemple. Pour l’homme comme pour l’animal, c’est l’un des moyens importants par lesquels notre environnement communique avec nous.
Mais les odeurs ne sont pas seulement intéressantes d’un point de vue environnemental – elles sont aussi associées à de nombreuses anecdotes et souvenirs. Par exemple, vous souvenez-vous de l’odeur de la maison de votre grand-mère, ou de la première fois que vous avez senti l’odeur de la mer ? Ces odeurs peuvent déclencher des souvenirs et des émotions profondes, car elles sont étroitement liées à notre cerveau et à nos expériences passées.
Alors que se passe-t-il lorsque nous ne sentons plus rien ?
- une sensation de mal-être, qui, dans les cas les plus graves, conduit à un repli sur soi et à un syndrome dépressif ;
- des troubles alimentaires car l’odorat participe grandement à la dégustation des aliments
- un problème de sécurité, quand on ne sent rien, on ne peut pas détecter un signal de danger comme une odeur de fumée
- une mauvaise hygiène de vie, liée à l’incapacité à détecter les mauvaises odeurs.
Bien que l’être humain ait plus développé la vision et le toucher, l’odorat est un sens essentiel à notre bien-être.
Pour en savoir plus sur le sujet :
https://lejournal.cnrs.fr/articles/de-la-molecule-a-lodeur
https://odourobservatory.org/fr/about-odours/