02 Mar Le stress : l’ennemi numéro 1 du bien-être
Aussi bien chez l’homme que chez l’animal, on entend quotidiennement parler du stress. Qu’est-ce que le stress ? Que se passe-t-il dans le cerveau en cas de stress ? Quelles sont les conséquences du stress au niveau physiologique ? Marion Allaoua, Chercheuse chez Phodé vous explique :
Qu’est-ce que le stress ?
Le stress est une réaction normale du corps à une agression par un agent physique, émotionnel, psychologique, sociétal (imprévu, bruit, température, monde ou isolement …) et qui nécessite une adaptation.
Il existe deux types de stress :
- Le stress aigu qui est de courte durée. Pour l’Homme, par exemple, cela peut être une réunion de travail importante, pour un animal on peut penser à l’apparition soudaine d’un prédateur.
Ce stress peut être considéré comme bénéfique puisque tout notre corps est mobilisé pour surmonter au plus vite l’obstacle. Un seul objectif pour notre corps, combattre … ou fuir ! C’est cette réponse physiologique au stress qui a permis à notre ancêtre de Neandertal de survivre face aux rhinocéros laineux et autres mammouths en les chassant lorsque leur taille le permettait ou en se sauvant lorsqu’ils étaient trop imposants.
- Le stress chronique qui dure dans le temps, qui est répétitif. Pour l’animal cela peut être l’isolement d’avec les congénères ou bien le conflit avec un congénère dominant. Pour l’Homme on pense facilement à la pression et au besoin de résultats au travail.
Ce stress est considéré comme négatif car, passé la phase où le corps de l’individu tente de s’adapter, il finit par s’affaiblir et ne plus être capable de faire face au quotidien. Le stress chronique peut finir par mener à la dépression.
Comment le stress agit-il sur notre organisme ?
Face aux agents stressants, le corps doit s’organiser pour répondre et cela passe par le cerveau. Les stimuli atteignent principalement les aires du cerveau impliquées dans les émotions et dans la coordination.
La phase d’alarme :
Le stimulus du stress atteint d’abord l’amygdale, centre des émotions, qui évalue la charge émotionnelle et détecte le danger.
L’amygdale se projette ensuite sur l’hippocampe, centre de la mémoire des souvenirs explicites. C’est le lien entre amygdale et l’hippocampe qui fait qu’un simple souvenir peut être une source d’émotion mais aussi de stress.
Le message transite ensuite vers 3 zones :
- Le cortex préfrontal, responsable de la prise de décision, qui va évaluer les informations reçues et y apporter la réponse la plus adaptée.
- Le tronc cérébral (locus coeruleus) qui active le système nerveux sympathique. Cette activation va permettre une libération dans le sang de noradrénaline et d’adrénaline par les glandes surrénales. Ces hormones libérées stimulent le système cardio-vasculaire et respiratoire : le cœur bat plus vite, on respire aussi plus profondément, pour mieux se préparer au « combat ».
- L’hypothalamus, qui va sécréter deux hormones appelées corticolibérine et de la vasopressine. Ces deux hormones vont circuler jusqu’à l’hypophyse pour déclencher la libération d’adrénocorticotrophine ou ACTH.
https://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/217/Chapitre_12.html
Pour en savoir plus : https://reunilab.re/manuelprev/upload/Exploration_de_laxe_corticotrope.pdf
La phase de résistance :
L’organisme se mobilise pour pouvoir répondre à la phase d’alarme.
L’ACTH va circuler dans le sang jusqu’à atteindre les glandes surrénales qui vont libérer des glucocorticoïdes et en particulier du cortisol dans le sang. Le cortisol est produit de manière cyclique chaque jour, il y a un pic en tout début de journée puis le niveau diminue tout au long de la journée et recommence à augmenter en début de nuit pour être à nouveau au pic le lendemain matin. C’est ce que l’on appelle un rythme circadien. Le cortisol a des récepteurs à de nombreux endroits du corps, ce qui lui permet d’intervenir dans le métabolisme des glucides, des lipides, dans la régulation de la glycémie, de la pression artérielle ou encore du sommeil.
Quand le stress est passé, le cortisol présent en quantités importantes dans le sang va envoyer des messages au cerveau pour stopper les mécanismes de réponse au stress, c’est le rétrocontrôle négatif.
La phase d’épuisement :
Dans le cadre du stress chronique, la phase de résistance se prolonge trop longtemps, on arrive à un stade dit pathologique. Le cortisol en trop grande quantité dans le cerveau arrive à un niveau de saturation, les récepteurs cérébraux deviennent moins sensibles au cortisol. Il n’y a plus de contrôle du stress. Des effets nocifs commencent à apparaitre sur l’organisme.
Quelles sont les conséquences du stress ?
Les conséquences du stress sont variées et différentes d’un individu à l’autre.
- Modifications du comportement (peur, isolement, agressivité, sous-alimentation, …)
- Augmentation de la concentration en cortisol sanguin, problèmes métaboliques, accélération du rythme cardiaque, affaiblissement du système immunitaire (donc plus de maladies). Retards de croissance, problèmes de reproduction (fertilité).
En agissant sur la santé et sur le comportement, le stress s’insinue dans le quotidien et altère le bien-être. Si un peu de stress n’est pas néfaste, il peut vite devenir très négatif sur la durée.
Nos travaux de recherche sur le stress ont donné naissance à des solutions innovantes qui agissent à la racine du stress, dans le cerveau. Les applications sont destinées à la nutraceutique et à l’élevage.